Introduction

Il existe plusieurs manières de multiplier les plantes succulentes : le semis, le bouturage et le greffage. 
J'utilise principalement la première méthode : elle permet d'obtenir des plantes génétiquement différentes, avec des caractéristiques particulières, et en grand nombre.

Les graines proviennent de grainetiers spécialisés, ou parfois de ma propre collection.

Les boutures proviennent de plantes de la collection.

Le greffage, que j'utilise peu, est effectué en dernier recours pour sauver des semis ; le porte-greffe choisi est Harrisia x jusbertii.

Le semis est ma méthode préférée de multiplication des succulentes ; les graines sont abordables, et permettent de produire une très grande diversité d'espèces, et ne prennent que peu d'espace (même une fois les graines germées, les semis restent de dimensions modestes pendant de nombreuses années).

Le semis s'effectue soit en serre ou dehors dès que la température avoisine les 25°C, soit sous lumière artificielle.

Les graines peuvent être commandées chez les grainetiers spécialisés (ADBLPS en France, par exemple), ou produites sur place grâce à la collection.

Le substrat de semis est similaire à celui des plantes matures ; il ne contient en revanche pas de gros éléments et un peu plus de pierre ponce pour faciliter l'enracinement.

Les graines sont semées en terrine ou en pot, tassées légèrement dans le substrat, et recouvertes d'une fine couche de perlite. Elles sont maintenues humides par trempage jusqu'à germination, puis simplement bassinées ou arrosées environ une fois par semaine selon la vitesse de séchage et de germination.

Dans le cas de graines extrêmement petites (Strombocactus, Blossfeldia...), les semis sont effectués en pot, arrosés et ensachetés (sac de congélation) pour quelques années ; il est toutefois conseillé d'ouvrir le sac si développement d'algues ou séchage malgré l'étanchéité. Les graines fines de Lithops, Echeveria ou Kalanchoe sont semées normalement en terrine, mais pas recouvertes.

Le bouturage consiste à prélever une partie d'une plante et à la faire enraciner pour obtenir une nouvelle plante ; les plantes obtenues sont ainsi strictement les mêmes que la plante-mère, ce qui permet de multiplier certaines caractéristiques propre à la plante concernée (variégation, cristation...). L'avantage du bouturage est également une vitesse de pousse élevée une fois l'enracinement effectué, et un gain de temps par rapport au semis.

Le bouturage des plantes succulentes s'effectue à sec, à l'inverse de la plupart des autres végétaux. Le principe consiste simplement à couper une partie de la plante suffisament volumineuse et capable de produire des racines (feuille (sauf Aloe, Hechtia, Haworthia et Agave), tige, rejet...), de la laisser quelques jours ou semaines (voire mois en fonction de la taille de la coupe) au sec, si possible droite pour éviter la courbure lors de la déshydratation, puis de la planter.

Une fois la bouture sèche (une partie dure, le cal, se forme à l'endroit de la coupe), on peut la planter dans un substrat sec, de la ponce ou du sable, et arroser dès l'enracinement (pas avant sous risque de pourriture) ; la plante est ensuite à traiter de la même manière que les autres.

Le greffage est une opération technique consistant en l'ablation d'une partie d'une plante (rejet, etc.) ou la suppression de ses racines (en général, celles d'un semis ou d'une jeune plante), pour la fixer sur une plante à croissance rapide dont on a préalablement coupé la tige, dans le but d'accélérer la croissance et la floraison. Cette méthode est également utilisée pour assurer la survie et la multiplication de certaines plantes variegata dépourvues de chlorophylle, ou de cristations.

Il existe de nombreux porte-greffe, chacun avec ses avantages et inconvénients (vitesse de pousse, déformation du greffon, sensibilité au froid...) :

-Harrisia x jusbertii
-Myrtillocactus geometrizans
-Pereskiopsis spp.
-Trichocereus spp.
-Echinocereus triglochidiatus
-Euphorbia spp.